lundi 30 avril 2018

haïkus de jours rapaillés





tailler des poèmes
à la hache dans le ventre
épais des nuages
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des mots arrêtés
pour chaque frisson
toutes nos glorieuses fièvres
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tu me décapites
toi si belle émotion
à fendre tous les troncs
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déchirer des lettres
comme on déchire du temps
cris de feuilles mortes
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lascif et bouillant fleuve
un lit poisseux de stupre
perlé de lumière
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les parfums s'éloignent
dans la nuit gisent brûlures
et rêves blessés
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ciel de cendres grises
l'aube indifférente annonce
un jour sans pitié
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un noeud à délier
le vent libre du silence
naissance d'un bruit
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nous nous sommes faits échardes
pour mieux goûter
la pulpe sous nos peaux
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pour une raison simple
tu me donnes envie
de mieux nourrir mon âme
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ceinture le chaos
des vies renaîtront
sur de pareilles courbes
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affronte la nuit
va voir ce que demain
brisera du passé



























2 commentaires:

  1. Fendre les nuées
    et recueillir à la plume
    des coulées d'étoiles


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  2. "tu me décapites
    toi si belle émotion
    à fendre tous les troncs"

    Malade!

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