samedi 17 avril 2021

 




être plus sensible à la mécanique des jours, les secondes les minutes les heures ont toutes leurs engrenages précis, des corps automatiques à la sensualité tantôt apaisante, tantôt dévorante


être plus sensible à leurs alliages, tous ces fils entrelacés tirant chacun vers leur origine, des toiles tissées de multitudes sans que le centre s’écartèle, juste un noyau en expansion, être largesse 


être plus sensible à la méthode avant qu'un fil ne parte en vrille et se torde ou se casse et dérape, voir les outils se multiplier et adapter les formes les unes aux autres, orchestrer ses schémas 


être plus sensible à ces chants, quand la souplesse du son s’installe et que s'adoucissent les angles, être à la fois le craquement et l'empreinte muette, tout est polyphonie quand je est un autre























jeudi 15 avril 2021

 










je suis à l'orée de la perte
toute chair vive gercée d'éraflures
trébuchant tous mes désirs brûlés
du sel dans les plaies
que mes pas empêtrés
mes doigts dans la cendre
éparpillée de nuit mes regards 
lourds d'un feu fatigué
égaré sur la surface de l'ombre
où glisse une promesse de lumière
qui arrêterait ma chute

une sueur froide une colère sourde
mon corps n'est plus à moi
je cherche qui je serai
mais ne trouve que le doute
et la peur à l'orée de la perte
désarmuré de moi
je n'ai vanité aucune
dans le fracas muet des glaces
un éclat de tristesse 
je ne sais plus qui je suis 
je ne suis plus qui j'ai été