mardi 25 janvier 2022

 



J'épuise le soir à coups de paupières lourdes et le temps aboli se défait dans un art inconnu. Qu'est-ce qui deviendra du rêve, de la mémoire ou de l'oubli complet? Je laisse mes pensées sans portée à la fugue jusqu'à ce qu'elles revêtent des images mystères, comme des reflets du monde repliés sur tout et rien à la fois. Falsifier l'écho dans l'harmonie insécable des contrepoints du temps et de l'espace. Lumière et noirceur superposées sur le pétale de ma peau qui disparait et n'existe que pour moi. Toutes ces formes que je ne comprends pas. Pourquoi s'obstiner à chercher le jour en pleine nuit? Dans mon inquiétude muette, je sens des immobilités traversées par le monde. Tout le remous d'une âme tremblant dans le silence des yeux. Je sens que le vent chante par-dessus les cris de ceux qui meurent de froid ou divaguent en rampant au plus profond de la solitude. La fugue continue dans les différents stades évasifs de la beauté, et je ravale mes larmes de sombre effroi.