lundi 27 novembre 2017

petite épiphanie








Le long de la route menant à toi, les lampadaires se succèdent comme un pouls régulier et gardent froidement le temps. Tes yeux dans chaque lumière, ton sourire dans chaque coup de vent. Sous ces lampadaires une première neige jaunâtre presque d'or rose compose le sujet amené (je corrige trop) de l'hiver. Les rues sont vides et désertes et n'attendent que tes pas, ta démarche fuselée. Plus loin, des forêts d'ombres frissonnent. Squelettes de novembre, les arbres dansent sous le poids d'une nouvelle saison à venir. Sufjan souffle son spleen dans le silence pendant que les fjords défilent, immenses. Mes oreilles ruinées des échos de ta voix rythment ces images pleines de nous. Je vais à toi, sublime vice vital, jusqu'à ce que la nuit diaphane souffle des vaisseaux de lumière glacée sur les talons du jour, illuminant la nécessité de dompter la bête, et l'on naît alors que l'automne se fane dans un crépuscule tressé de flocons de neige incandescents.




















samedi 18 novembre 2017





continue d'épuiser le fulgurant silence
quand le passé souffle ses lueurs diaphanes
arrivé à l'automne d'un été profane
l'hiver se dépose puis le calme s'élance

par-dessus la soirée à l'écume de glace
je tisse ma toile sur le feu endormi
j'entrelace égarés des souvenirs hormis
ceux insistants où elle prend toute la place

à broder le métal des absences inutiles
adviendra lentement une rouille futile
dans les lits sclérosées un baiser agonise

parfum de sulfure des amours embaumés
cette image versée que le temps tétanise
quelques larmes à la mort d'une pure beauté