jeudi 28 avril 2016

Bang bang de Nancy Sinatra
superbe effet de guitare
tremolo du spleen suave
et mélancolique de l'amante éconduite
douce tristesse des notes détonations
du fusil métaphorique de ton départ
de ce destin qu'elle n'a pas choisi
mais que tu rejettes malgré tout
malgré l'amour imparfait qui fusionne
vos vies plus qu'incomplètes
elle dépose les armes de son amour dans la boue

vibrato de son âme
la corde tremble et danse
macabre l'ombreflète
les railleries des anges
le satyre souriant l'invite
et tend la perche
vers l'esseulée amante qui se perd
dans le soupirail de son cou

la brûlure du noeud
comme un succédané d'étreinte
caresses des promesses devant ses doléances
la contingence vague
du souvenir de ton cou
elle s'endort dans un calme mirage
un imperceptible remous
la nuque brisée d'avoir trop dansé
avec celui qui n'est pas son époux


mardi 26 avril 2016

parenthèse ouvertincomplète

(Un moment comme un autre. Alcool récréatif. Je n'ai pas écrit une ligne depuis ma dernière entrée - exception faite d'un trait d'esprit qui n'est pas de moi - sinon un poème qui traîne pas loin à quelque part. Probablement mauvais si bien que je n'ai pas la force ni l'intérêt d'aller le chercher dans mon carnet dans mon sac pour le retranscrire. Un poème issu de nos habituels mardis. Mais c'était toi l'inspiré cette semaine-là. T'as foutu plein d'haïkus sur ton blog. Mais je suis en fin de rush de correction. Ai trop réfléchi à l'agonie de mon amie. J'ai le cerveau ankylosé. Me semble que ça ressemblait à

dans le midi puissant
le soleil travaille depuis des heures
la lumière vide les murs de leurs images
gravures grotesques et iconographies funèbres
apocalypse luthérienne qui jaunit et
perd de ses reliefs
que des murs lisses et plats
prêts à accueillir les reflets amputés
du monde amorcé depuis longtemps -
on ne fait que fuir l'attente

Quelque chose comme ça. Phoque datte. J'ai commencé à lire un livre plate aujourd'hui. Le genre de livre que tu termines au plus sacrant pour passer à autre chose au plus vite. L'histoire m'endort. Ce manque de cette énergie qui m'est si chère. C'est d'une gravité et d'une lourdeur insupportable. Froid et austère. Un bleugris fade. Très québécois. Faut rigoler merde. Pas la doxa humoristicomerdique habituelle. Faut rire pour de vrai. Les plus grandes oeuvres - Quichotte, la Recherche, Ulysse - sont hilarantes. Mais l'autre décline les spectres et les calques de la folie pendant d'inlassables pages. Et ses plates réactions. Il est tellement sérieux. Une virilité feinte. J'ai clanché le livre le cerveau à off, comme quand t'écoutes un film de merde.

Cette parenthèse sera simple et cette entrée n'aura pas de chute - tu as souligné quelques-unes de mes finales pas trop moches dernièrement mais celle-ci sera plate incomplète je devrais peut-être dans ce cas-là ne pas mettre ce texte sur mon blog mais nous nous sommes dit participe passé accident tellement pronominal le pronom réfléchi est complément indirect donc on n'accorde pas du Ennio Morricone joue à la radio trame sonore d'un des rares films que je n'ai pas vus je reconnais la beauté de sa mélodie crescendo dans les aiguës j'haïs ce mot avec son estie de tréma par rapport autre mélodie de Morricone western spaghetti landes solaires et poussiéreuses déserts de sables jaunes et beiges ces couleurs ne sont pas des choses donc on accorde je délire j'ai trop corrigé dernièrement que nous devions mettre nos textes sur nos blogs sans nous soucier de ceux qui lisent sans attendre de rétroactions de toute façon une fois lu ça tombe dans l'oubli tous les mots inutiles si seulement j'avais choisi la tranquillité et l'indifférence si seulement j'étais capable de croire en dieu pour me convaincre que tout va bien et que tout ira toujours bien parce que le paradis de merde nous attend au-dessus de l'amertume noyée des jours ordinaires qui passent mais non il faut foncer et s'en crisser ma tête a résisté à des coups de batte de baseball répétés et à tous les excès délibérés elle peut résister à un mur invisible que je me crée dans mes angoisses et mes doutes



"- How do you know it?

- That's what I do. I drink and I know things." 
                                                                          - Tyrion Lannister

jeudi 14 avril 2016

courant de conscience

Dans le métro direction L'Escalier rendez-vous habituel avec Francis je vais être en retard je n'ai même pas remarqué le temps qu'il fait je suis jamais en retard la dernière copie de la journée m'a pris un temps fou encore une autre journée éreintante de corrections ma musique suit mon mood Bach dans l'avant-midi Animal Collective dans l'après-midi et maintenant ce n'est rien d'autre qu'Against Me! dans le temps que Laura Jane Grace était encore Tom Gabel et qu'il/elle hurlait sa vie et son trouble dans un micro cheap dans un studio cheap mais avec une rickenbacker de course punk à l'impossible scream it until you're coughing up blood je voudrais m'étrangler dans mes propres cordes vocales arrachées à mains nues trempées dans des sangs inconnus de milliers de morts morts pour rien avant d'avoir pu exprimer toute leur philosophique colère et toute leur philosophique violence et tes cris Laura ou Tom je ne sais plus déchirent et martèlent mes tympans usés de ta rage pertinente je suis celui qui reçoit tous les échos des fureurs morts-nées full of sound and fury signifying nothing you fucking bet Macbeth enclume lucide martelée du malheur des autres désastres en attendant demain en redoutant que l'aube se brise mais Against Me! nom de groupe le plus significatif qui soit je me souviens de notre show ensemble c'est à toi mon Karl que je pense quand j'écoute ça à ton midi terrible qui vacille mes blessures sont rien devant tes plaies ouvertes qui refusent les stases qu'on pourra laver avec nos larmes si tu veux bien pleurer sur mon épaule vibrato de la corde du tragique tendu entre ton destin et le sien et vous marchez lentement mais la tempête se lève orée de la chute et j'ai peur pour vous estie de cancer de marde porteur de mort pas poétisable pour deux maudites cennes rien à rendre beau dans votre malheur mon ami je suis désolé la seule chose qu'il y a de beau c'est l'amour entre vous deux plus fort même si elle s'étiole... Ce soir dans le but avoué mais ridicule d'essayer de repousser l'estie de faucheuse je vais éteindre toutes les lumières sauf une petite chandelle je vais boire mon whisky au goulot à grandes lampées à votre amour et je pleurerai tout mon soûl en maudissant le monde comme je le fais d'habitude seulement là je vais avoir une crisse de bonne raison vous êtes tellement plus que des mots qui passent ces mots qui explosent devant cette métaphore qui ne vient pas je suis à court d'image pour vous dire combien j'aimerais tuer ce cancer-là... C'est plate de même et c'est ça qui est ça quand mes amis meurent j'pleure...

Citation du jour

En préparant mon cours sur le joual, je tombe sur cette citation de Mononc' Serge :

"Le joual, c't'un diamant en plywood gossé a'ec un couteau d'pêche."

C'est de la métaphore de grand champion international de course!

mercredi 6 avril 2016


6 avril.
Corrections.
Jordi Savall jouant 83 pièces de viole des Cinq livres de Marin Marais.
Dans Folies d'Espagne du Second livre,
on dirait un quatuor à lui seul.
Lapsang souchong bouillant.
En attendant le Laphroaig 10 ans.
(On se récompense comme on peut)
J'entends déjà la nuit.
Le travail est lent,
le sublime baroque l'emporte.
Et il neige...
         Après ma colère.
         C'est la tempête qui me calme...

vendredi 1 avril 2016

soliloque abscons

à chaque fois que je termine un rush de correction je m'enfonce et me perds complètement dans la lecture huit livres en quatorze jour c'est beaucoup trop saturée ma tête est trop pleine de déchirements de pensées de délire flamboyant de mots et d'images impossibles et hallucinés

un rêve québécois est en fait un cauchemar sublimant une violence inouïe réactionnaire d'un peuple qui refuse d'en être un                                                    à la dérive

satan belhumeur jouissif délire d'amours interdites et décadentes sous le signe du puissant rhino ferronnesque franc-maçon d'une politique absurde trouée de lumière dans les sombres soixante-dix

et après Nietzsche est revenu par la bande ouvrir les plaies encore vivaces pour y jeter sa poix brûlante le supplice du lucide ce pari nietzschéen que je relève depuis longtemps où ma vie n'était que solitude dans un piètre pastiche du crucifié nomade ou du poète aux semelles de vent

exiles érodés par des souffles inconstants entre chicoutimi et montréal combien de temps passé loin de la pierre inébranlable de mes origines je suis exilé en mon propre pas-de-pays à chaque fois près de l'étouffement

peu importe on revient toujours toujours à Nietzsche à la fois magma marteau et dynamite et l'air est étrangement moins amer sous son soleil moins vicié malgré le bourbier urbain de la fange malodorante

je sens le fil de la colère se tendre et j'ai peur qu'il rompe l'homme révolté que de colère maîtrisée c'est probablement un de ses plus grands mérites j'ai peur que ça me rende fou
                                                                                embracing chaos

je marche dans les rues déracinées dans la gueule ouverte du granit je m'ennuie de l'authenticité des souches 

j'entends encore l'écho de sa démarche autoritaire chaque coup de talons sur mes tympans reine sans sceptre illuminant le soleil lançant un rayon sur le barbelé du suicidé

couché dans le sommeil de gravats et de ruines qui percent et raflent la peau un champ de cailloux dans le soulier de l'âme

dehors les voitures filent inconnues jusqu'au bout de nulle part phosphènes des gyrophares qui coulent et tachent le soir comme une peinture gazeuse couché mes livres à mon chevet je me demande qui de moi ou du conducteur fantôme va le plus loin

douloureux prolongement de l'espoir attendre dans le faisceau blanc du sablier vide l'adéquation de tous les prismes de l'amour

nous pouvons construire de nouveaux artéfacts orfèvrerie des reliques mais les automates mobiles passent dans leur ignorance indifférente dans le confort de l'engrenage imparfait 

au bout de la nuit c'est un océan d'or noir qui brûle et l'homme observe béat ce ballet de flammes traçant de sombres desseins je vois les yeux en larmes le coeur d'une forêt explosé 

je dois faire table rase