vendredi 28 juin 2013

temps des jours

Le temps coule aujourd'hui comme cette pluie qui n'a de cesse. Diluvienne. Le ciel léviathan qui observe indifférent et qui cache. Non le néant n'est pas noir, il est gris. Un gris pluriel cachant plus de teintes et de pensées que toutes les autres couleurs. Les extrémités sont fines et le spectre, large. Et partout autour les encres et les vers épars. Plus tard, j'irai sous les voûtes alcools, témoins stoïques de bois de plomb, écouter l'amertume et l'éther inoffensif de mes frères fatigués, qui pérorent sur la perte des pères pour extirper des heureux souvenirs les promesses de nouvelles félicités. Endormie, aujourd'hui est une journée sans ombre.

jeudi 27 juin 2013

Je suis entré...

Je suis entré dans la nuit percé des pierres de l'amitié, des pierres brutes uniquement travaillées par le temps et le respect des hommes. Les âmes conjointes en piliers. Les teintes des souvenirs s'effacent dans l'étreinte des grands silences. Et le rameau de l'ombre se déploie. Et s'immisce l'encens du sommeil. J'y entre et pense que je ne rêverai pas, j'attendrai que l'aube aille lécher un nouveau jour.

mardi 18 juin 2013

Une possibilité de la solitude

Sentir malgré les murs oppressants
la soie des sens se délier
dans les vaisseaux du labyrinthe.
Alerte aux intrusions absentes mais souhaitées,
délié aux pieds des Parques studieuses,
un front noué de solitude
se dévoue à l'incessante étude
de ses austères félicités.

dimanche 9 juin 2013

Il est un périple...

Il est un périple qui se fait dans le clair-obscur des langues, où il butte sur le corail tranchant de l'instant. Il est une captivité volontaire d'où il s'évade jusqu'aux confins des connaissances, où se jette dans le vide la conscience. Il est un savoir qui se déploie au-delà du précipice aggravé des nouvelles sciences, au-delà du littoral en mutation.

jeudi 6 juin 2013

quatrain

en toi l'idée assise s'assourdit
marche le long des cortèges ambigus
foule de tes pieds le sol de ta vie
proche la conscience erre dans les rues

dimanche 2 juin 2013

Quand l'orage amène le désert

Aujourd'hui le jour ne s'est pas levé. S'est déchaîné dans le brasier gris du ciel le crépitement de la pluie. Interstice. Incessant. Anfractuosité où se moulent des harmonies opérantes. La fuite de l'instant vers de plus grands concerts. Armure de l'immoment. Aujourd'hui le jour ne s'est pas levé mais le temps a continué.