mercredi 27 septembre 2023

accumulation

 

Laquelle des dernières ébauches devrais-je reprendre et développer pour me réapproprier cet espace? Pourquoi ce frein? Et pourtant je n'ai tellement pas dit mon dernier mot. Il faut continuer de se construire, continuer à devenir. Une sonate de Haydn jouée par Brendel par dessus le bruit du midi, infinies mélodies dont je ne me lasse pas, une gorgée de café tiède dans ma tasse qui traîne à côté des 73 copies qui me restent à corriger, je suis rendu à la semaine 6 de la session déjà, et déjà deux cas de fraude où des étudiants ont utilisé leur montre intelligente, tricher à son examen sur Baudelaire, attentat antipoétique à souhait, il y a lassitude ici et elle pèse d'un poids un peu plus lourd à chaque fois, le spleen inévitable de la cinquième semaine de cours, à chaque session ça fait ça, je fuis ma tâche un cours instant, le temps de regarder la lumière dans les feuilles du chêne qui rouillent, promesse d'automne à venir, la fraîcheur des nuits muettes comme contrepoids au soleil trop chaud de ces journées de septembre, à quand un peu de pluie? je me sens étrangement anachronique, toujours cette aliénation subtile d'une individualité aux prises avec les oppressions implicites de notre monde postmoderne, les contraires se chevauchent et me demandent plus d'introspection qu'à l'ordinaire, tout ceci m'impose à organiser mes pensées plus que jamais pour ne pas être submergé par celles-ci, juste éclaircir tout ça pour que le noyau du présent ne débarque pas de son axe, juste pour ne pas perdre complètement le contrôle, mes pensées confuses se bousculent à la sortie, mais ce foisonnement demeure pertinent je crois et l'effort constant de ma conscience me donne une énergie que je ne soupçonne pas toujours, il faut juste trouver le moyen de la canaliser, comme je devrais trouver un moyen de finir ce texte, le fait est qu'il ne peut pas avoir de fin, c'est un perpétuel work in progress. Comme absolument tout d'ailleurs.