mardi 31 juillet 2012

cent titres

Les mots lus les oubliés mots relus et écrits les raturés détruits. La création sous-cache l'évacuité. Appliquer le risque à tracer par l'écriture et l'abandon les pourtours d'ensembles vides où s'essoufflent les braises blanches dimages difformes. Parti tenter après les étourdissements et les noyades, égarés les messages, engourdi des lumières lamant les entiers zobliques. Malgré l'hostilité de l'insomnie, attendre la nuit. 

lundi 30 juillet 2012

Temps des jours

De fournaise. L'amertume anisée d'un laiteux filtre reste dans la gorge comme le bourgeon flétri du jour. Soif soif 'fait chaud! Sans raison me suis t'ennuyé de l'hiver un court instant, il est privilège et me manque déjà. L'amertume est clairement une forme d'ennui.

Invincible Char

   "Je redoute l'échauffement tout autant que la chlorose des années qui suivront la guerre. Je pressens que l'unanimité confortable, la boulimie de justice n'auront qu'une durée éphémère, aussitôt retiré le lien qui nouait notre combat. Ici, on se prépare à revendiquer l'abstrait, là on refoule en aveugle tout ce qui est susceptible d'atténuer la cruauté de la condition humaine de ce siècle et lui permettre d'accéder à l'avenir, d'un pas confiant. Le mal partout déjà est en lutte avec son remède. Les fantômes multiplient les conseils, les visites, des fantômes dont l'âme empirique est un amas de glaires et de névroses. Cette pluie qui pénètre l'homme jusqu'à l'os c'est l'espérance d'agression, l'écoute du mépris. On se précipitera dans l'oubli. On renoncera à mettre au rebut, à retrancher et à guérir. On supposera que les morts inhumés ont des noix dans leurs poches et que l'arbre un jour fortuitement surgira.
   Ô vie, donne, s'il est temps encore, aux vivants un peu de ton bon sens subtil sans la vanité qui abuse, et par-dessous tout, peut-être, donne-leur la certitude que tu n'es pas aussi accidentelle et privée de remords qu'on le dit. Ce n'est pas la flèche qui est hideuse, c'est le croc."
- René Char

lundi 23 juillet 2012

Haïku

arriva l'orage
avec sa simplicité 
avec sa violence

jeudi 19 juillet 2012

Seulétude (suite)

Le sens des choses en ataraxie désaxée. Ne voir ni les parts ni l'ensemble. L'espacetemps dépareillé. Le frôlement défait les phrase perdues dans l'obtuse distance. L'être fini parmi les formes. Une ivers in fini. Le vertige défile sur les cimes altières dans les hauteurs audessus des précipices. Marcher sur les flancs d'une vie, le trépas dans la crachée. Les défauts tranchent la fracture des hontes. Déserté des refus, tout happe et s'écroule, le déplacement des autres en de ruines immobilités. Dévoile les stries de l'iris aveugle des nuages. Coup de vent. Devant les cumeuses marées des tumeurs, des morts lointaines. Ce n'est pas la souffrance, c'est l'indifférence. Dépossédé. La volonté assoupie, le mat terne des tombes. L'espéré lapidé d'un coup de paupières. Trauma neigeux du sommeil. Qui ne vient pas. L'or cède au bronze, au cuivre des pauvres, à l'alcool ferreux de l'espoir dégorgé des fièvres. Toutérien se déploie dans l'ordre déchiré de la spirale. Le verbe du temps des jours désordonné en impossibilités. Dans l'essai une liberté. Les vérités comme de la rosée d'ombre éphémère s'empêtrant dans les racines des désirs et des élans trompeurs.

samedi 7 juillet 2012

Seulétude (suite)

Sensation d'une solitude profondément ancrée dans les fondations d'une demeure qui n'est pas sienne. S'effritent les structures autour de. Poésie espoir anagramme imparfait. Réduit au dalot social, bouleversé, s'observe le dérèglement du rêve. L'âme tranchée au fil du miroir sale sans tain. Ne se reconnaît plus nil part. Id. Entité. L'isolement dans les mots inutiles. Ce temps perdu dans les limbes des songes. Ce n'est pas la souffrance mais la différence. La moiteur abyssale des crevasses, les fissures glaciales du présent. Ne se recon. N'est plus. N'être.
Naître.

jeudi 5 juillet 2012

L'ivre

"Hypogée de pensées autour de moi, momies compartimentées, embaumées dans les aromates des mots. Toth, dieu des bibliothèques, un dieu-oiseau à couronne lunaire. Et j'entendais la voix de ce grand prêtre égyptien. Dans des chambres peintes aux murs de briques qui sont des livres. Immobiles à présent. Vivantes naguère dans le cerveau des hommes. Immobiles : mais rongées d'une sépulcrale démangeaison de me larmoyer leurs confidences dans le tuyau de l'oreille, pour me pousser à accomplir leurs volontés."
- James Joyce

lundi 2 juillet 2012

elle erre

Elle pleure ses errances sous la valse hypnotique des crépuscules, où couvent les prophéties taries des clairobscurs. Les décalques disloqués des lucidités filtrent au travers des étroits passages quelques clairvoyances, quelques espoirs passagers. Et tombe l'esprit au piège d'un chant tonal. Elle danse en reflet, elle se défoule et s'illimite ; elle se perd en son évasion dans les eaux noires de la beauté.