jeudi 27 septembre 2012

(pour Catherine)

L'oeil fixe sur l'onde floue de la mer aux confins de l'infini présent. Ce présent qui s'éternise lorsque que l'on ferme les yeux. Parfois, tu fermeras les yeux par respect pour le soleil, par respect aussi pour ce vent qui soufflera sur ton front et celui de ta famille les parfums du monde dans son entièreté. Les yeux fermés sur le soleil, tu ressentiras le confort de son ombre. Te viendront alors à l'oreille le chant et les rires de tes filles et dans tes paupières fermées et brûlantes ton coeur battra invincible des moments si vivants. Tu ouvriras les yeux et verra la mer, l'étendu du monde ; l'océan, l'étang du monde. Les temps du monde. Et ces quelques mots comme cadeau, comme présent. Ce bien simple cadeau pour ton voyage aux limites du compréhensible et de cette chaotique complexité. Ce bien simple cadeau, cette poésie où entre soleil et mer se dévoile l'horizon des possibles, où se dévoile tout pour les Noces de tes sens au monde. Bon voyage.

mardi 25 septembre 2012

mot au mentor

je m'ennuie de vos paroles lumières
de vous entendre parler d'honneur de volonté
de vous entendre parler d'amour et de fierté

(les théorèmes du savoir symphonique
les diagrammes d'une symbolique appliquée  
à la conjonction des personnes, le verbe-maître 
oscille et raisonne et martèle l'être)

alors qu'hélas autour le devoir se perd
se confrontent morts les paysages désertés
des absinthes bouillantes de votre âme solaire

lundi 17 septembre 2012

impressions

Voir de loin des amis lointains, des amis perdus. Ressurgit la courbe du temps plié le long de l'oeil ; tout s'arrête autour du temps rassemblé. De longtemps ces amis maintenant réussissent où mon échec se fracasse - l'âme mal assumée humaine jalousie en vie détestée - où mon échec de glace brisée de n'aboutir à rien est soumis à l'arbitraire signifiance du poème.

vendredi 14 septembre 2012

fragment

c'est une saison dépossédée où tombe
le fruit des ruptures des unités équivoques
dans le matin laiteux dans le phylactère du jour
le pied prudent sur l'eau froide des vérités
l'exhalaison la réalité de l'expiration
une trêve mélopée où l'anarchante grève
les vagues d'un liminaire qui n'en finit plus

mardi 4 septembre 2012

brouillon des abus et honnête

Non, je n'ai pas pris la parole, je me suis tu et ai freiné le réflexe oblique pendant toute une campagne en ville dépossédée des fondements des structures, ma province bipolaire, mon état limite. Je me suis tué dans une agonie de cire devant les oreilles refermées sur leur écervelle bornée, leur écervelée vaine, la vile vomisère des derniers mois où l'on a vu pulluler le polluant mépris de la masse envers la déférence, bien là la pustule sur le nez, les peaux mortes sur le panache édifiant, sur les idées édifiées. La mort de l'art et la mare de l'or. Les gens en fusion psychotique de masse ignorance sous le signe du dollar solaire. Mes solitudes se sont repliées sur elles-mêmes n'entendant que les échoses de certains de mes frères d'âme et de pensée. Eau mes frères dans le désert urbain, éloignez-moi des vanités ceintes en tempête des sables, je veux boire à la gourde des proches encore une autre pinte en attendant les maîtres absents mirages, les ondoyants funambules dansant au ras du vide dans le néant suggestif. Essayer de comprendre toute la valeur et la force d'une révolte à hauteur d'homme, appuyée et méditée, d'un anarchisme humaniste, pour au final faire état d'un profond sentiment d'incompatibilité avec la plupart de mes cons citoyens. Et curieusement, cette incapacité à joindre fureur et urgence, comme si les mots m'en empêchaient. Déshâmeçonné, en proie aux colères automatiques, je ne sais pas jauger la révolte des proses. Rester alerte. Toujours. Dans la fureur et l'urgence.