samedi 3 juin 2023

 




la canicule enfin tombée
le vent s'en donne à coeur joie depuis
aussi libéré que moi - pour un bref instant -
du poids de notre insouciance abrutie 

bruissement incessant des feuilles
les poumons de la terre cherchent leur souffle
pendant que le Nord brûle dans l'invisible
ses nouvelles cicatrices
et Schubert dans l'aube 
autrement silencieuse

ma voix inutile continue de faire
sa reptation étrange 
dans l'indifférence harmonieuse 
des beautés contraires

point d'orgue 
la durée s'étire souple 
dans la polyphonie du temps
le passé meurt au contrepoint de sa naissance