jeudi 29 mars 2018

qu'esquisses passent



---lorsque le temps s'évade, quand l'on court plus vite que le jour et que sous un ciel de lumière froide, un soleil sans nuage annonce une saison de taille---quand les princesses de souvenirs affranchis dorment depuis tant de temps déjà (et quand seront-elles baisées par les printemps jaloux? est-ce qu'ils viendront déposer leurs fleurs sur leurs lèvres tendres?)---comme si les notes avaient remplacé les mots, rien que de la musique instrumentale, intrus mental, lecture jazz tantôt sur fond baroque tantôt sur déchaînement symphonique, n'entendre que des voix pluriels, et des échos (peut-être)---la grâce du moment saisie et la fatalité de l'oubli perlé de poussière stérile et lente---marmonner à chaque minute de lecture libre les Visions de Ti-Jean, sadmad poet du déferlement, je sens venir la tristesse et elle sera énorme, de celles qui terminent une vie, craindre l'effondrement à chaque minute insondable du jour texturé d'heures---la nuit est sa femme et vient d'arriver, une seule lampe allumée dans la chambre rouge, sueurs des peaux dans l'air, images violentes de la fusion des sexes, sucres des pulpes goûtées juste avant l'étiolement des mémoires, quand la lumière lustrée de mars baigne encore l'éclat des chairs, à quelques frissons de l'abandon nécessaire au naufrage---des particules flottent imperceptibles tout est serein à l'orée du rêve, sentir venir cet amas de nuit, les formes et les reliefs tout d'ombres mal découpées, c'est---quand la ville désertée des sorcières lance de tout autre charmes devant de nouvelles puissances, frileuse devant l'autorité du calme regagné---le silence qui tranche à chaque battement de sablier et qui dessine cette soirée en apparence banale mais qui commence à définir tranquillement sa substance où tu regagneras ta mue, ton île---qu'est-ce qui se passe lorsque l'on choisit de refuser l'ailleurs pour s'en remettre aux routes infinis du cerveau et lorsqu'il ne suffit que d'un feu de braise pour rendre la parole amoureuse volcan?






















Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire