vendredi 21 décembre 2012

dialogue

Il n'a d'effet sur moi que le pouvoir de son odeur et le râle de son chant. Il souffle sur cette humanité désolée que je me construis et mets en ruines pour constituer ma voix d'un semblant de signifiance. Il n'a d'effet sur moi que celui de glacer le sanglot de son extraordinaire indifférence. Conjuguant l'âge et l'être, il est la monture du temps où s'égarent les thèmes, il défait les passages devant afin d'y marcher jusqu'à s'y perdre. Et dans la peur éclatée dans l'arbitraire d'un clignement de paupière s'exposent ta morsure et ma peine. La voix du vent que j'avale, cette voix qui m'engouffre et m'explose. Il décuple ma colère, ma violence et ma révolte. Il décuple l'écho des nymphes et mon amour effrayé dans les parallèles défaits de l'asymétrie du coeur, dans l'abattement emporté dans l'implacable, et il hurle son mystère avec toute-puissance. Il n'y a rien à faire sinon s'étourdir à son cri aigu, et attendre qu'il revienne et repartent avec les mêmes illusions. Le vent n'a d'effet sur moi que mon incapacité à lui rendre justice et m'en départir.

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