mercredi 22 février 2012

La cinquième saison

Février, Montréal, Villeray. Ne cours plus les mardis car trop d'ordures dans les rues. Saletés crasses et coagglutinées. Mais mercredi n'est pas mieux et malgré la pluie, les rues sont toujours sales. File alors vers le parc. Personne. Je suis un peu de solitude qui court. Croise un tamoul édenté tout droit sorti d'un film tordu, qui me regarde comme si j'étais un extra-terrestre. Va plus vite. Au-dessus du stade de tennis et des terrains de soccer, on voit la tour de la faculté de musique de l'Université de Montréal et l'Oratoire Saint-Joseph. Suis jamais allé là en six ans et c'est pourtant si proche. Les mots d'Émile me viennent en tête "ah comme la slush a slushé..." La neige n'est plus. Qu'une immense flaque d'eau le parc. Couche superficielle de glace sur le lac qui reflète le gris mat du ciel. Je déteste cette cinquième saison, exclusive à Montréal, celle entre l'hiver et le printemps, comme si aucune des deux ne la voulait. L'hiver la repousse alors qu'en la voyant venir se sauve le printemps. Et nous pris dedans.

1 commentaire:

  1. Que d'images transportent tes mots, des images qui ressurgissent aussi de ma mémoire... Les vingt-deux cinquième saisons que j'ai traversées, me reviennent à travers des mots que tu as si adroitement choisis et alignés.

    J'adore te lire et découvrir ton immense talent!

    Henriette xxx

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