dimanche 15 septembre 2024

 


Un sommeil sans rêve s'en est allé avec la nuit déjà loin. Aube fraîche d'un jour qui s'annonce brûlant. Travail oblige, de la correction m'attend pour toute la matinée. Mais à la radio, le Concerto italien de Bach interprété par Glenn Gould m'arrache à tout le reste et me force à écrire en n'essayant rien. Calme du dimanche matin. Lendemain de soirée avec les amis à discuter et rire, leurs enfants qui jouaient autour de nous. Une déferlante de notes dans mes oreilles. L'énorme érable à ma fenêtre ne bouge pas, on dirait qu'il écoute Bach et Gould avec moi, même le vent s'est tu pour laisser la musique chanter. Au coin opposé de ma fenêtre, à l'extérieur, une araignée au corps rond, de la grosseur d'un pois chiche, dort au centre de sa toile finement tressée. Ou peut-être attend-t-elle - pourquoi parle-t-on toujours des araignées au féminin? - qu'une proie vienne se prendre et se perdre dans sa toile. Elle est d'une stupéfiante immobilité. Le concerto est terminée, le vent est reparti. Un café m'appelle et me dit de faire mienne - même si je sais qu'elle appartient au soleil -  cette journée qui commence.