dimanche 6 octobre 2024
Déclinaison d'un soir tressaillant
jeudi 3 octobre 2024
dimanche 15 septembre 2024
jeudi 1 août 2024
mardi 11 juin 2024
mercredi 22 mai 2024
Le festin d'un faucon
vendredi 17 mai 2024
La fin des choses
jeudi 4 avril 2024
mercredi 20 mars 2024
Enseigner la lenteur
vendredi 26 janvier 2024
Pluie froide janvier, je pousse ma roche vers ce que je deviens. La voix d'un jeune Leonard Cohen résonne et remplit le vide de mon silence. J'avance en étranger. Sourd aux ébats des saisons entremêlées. À chaque pas qui creuse asphalte ou verglas, j'étire les distances entre le monde et moi. Je déserte les reflets. Un apaisement qui ne vient pas.
jeudi 7 décembre 2023
jeudi 16 novembre 2023
lundi 9 octobre 2023
mercredi 27 septembre 2023
accumulation
samedi 3 juin 2023
mardi 9 mai 2023
Une nuit sans sommeil. Si seulement je pouvais expliquer cette insomnie passagère par le tourbillon de la pensée, mais non... Mon esprit, abruti de fatigue autant que mon corps, ne parvient même pas à lancer la pensée qui démarrerait le flux de conscience dans l'élan implacable de son déploiement. J'ai enchaîné les morceaux de ma trame sonore nocturne habituelle, mais rien n'y fait, je suis à la fois sourd et alerte, rien ne m'engourdit et les mélopées de minuit m'indiffèrent. Une nuit sans sommeil désertée de toute mythologie, sans pulsions et sans rêves. Les yeux fermés paupières brûlantes, je m'applique à l'écoute attentive de ma respiration, mais je n'entends que le redoutable sommeil de mon amoureuse à côté, son abandon semble profond et total. Ses courbes caressent mon oeil. Son sommeil m'apaise parce que je sens qu'elle se repose et récupère. La nuit fraîche pénètre par la fenêtre ouverte de notre chambre, si bien que nos chaleurs - son corps endormi, mon esprit éveillé - cohabitent et s'activent, elles me réconfortent, mais non... Le sommeil ne veut rien savoir de moi. Illusion du silence au coeur de la nuit. Les bruits nocturnes dehors suivent leur cours et, dans la distance, me caressent malgré tout pour me rappeler que je suis exactement où je dois être, même si ce n'est pas tout qui coopère. Une nuit sans sommeil. J'aimerais en profiter pour rassembler mes idées et créer quelque chose d'original, mais non... Je suis incapable de me fuir. Je me vautre dans d'insignifiants abandons pour m'oublier, juste un peu. C'est un de ces moments où le poids de la pensée, pourtant invisible et immatérielle, est insoutenable. Je ne perçois rien tandis que la paix de l'esprit étouffe et cherche son air. Juste souffler le temps d'un moment de repos. Désorienté et sans repère, je divague dans ce que la vie ne m'a pas offert. Mais que sont ces reliefs à peine ébauchés où rien ne semble exister, comme si l'inconnu et le mystère se matérialisaient, pour mieux me narguer, devant moi? Les distorsions grésillantes de l'ombre pèsent sur mes yeux usés par le temps et je ne vois rien de distinct. Le flou comme fossé entre moi et le monde. J'aimerais tant être nyctalope... Épuisée et ankylosée à ne rien faire, ma conscience décide soudain de s'étirer dans le mutisme souple de la nuit où l'inconfort et la patience s'escriment dans un affrontement sans issue. Toute concentration rassemblée, je m'évade vers un point de fuite invisible au centre d'un scotome obscur et... plus rien. Je suis là, éveillé. Abasourdi et tout à fait confus : venais-je de rêver sans dormir ou avais-je rêvé que je ne dormais pas.
lundi 17 avril 2023
Haïkus de printemps
mardi 4 avril 2023
perspective
jeudi 16 février 2023
prélude
jeudi 8 décembre 2022
lundi 21 novembre 2022
Minuit dans son approche allonge les phrases de la lune. J'entends le verbe de la nature, ses temps et déclinaisons, un verbe impersonnel. Ma contemplation est perturbée par le relents du jour qui affluent pêle-mêle dans l'estuaire de mes songes. Au-dessus de ce bourbier trouble, l'appel éclaté du monde multiplie les éclairs, chaque décharge est brève et vive, mais l'onde de choc me pénètre jusqu'aux os. Des guerres indigestes dans le ventre de la tempête grondent là-bas, juste assez loin pour ne pas déranger; et nous nous endormons indélogeables de nos conforts. Je dors d'un oeil car mes rêves ont un goût amer. Désengagé dans un angle ou un autre, chacun de nous s'oppose. Nous vivons aux confins du prochain, au point le plus éloigné de centres inconnus. Nos orbites chaotiques n'ont rien de tracé, sinon affaissement et déclin. Nous sommes tous l'étranger de chacun, perdu dans l'élan effréné du monde. Je me défais du temps qui, comme un train sans conducteur, s'emballe à vitesse folle - à quand le déraillement? Il nous faut dompter notre rythme. Je ralentis et ressens le pouls du ciel, son étreinte souple et mystérieuse, son souffle intemporel.
mercredi 2 novembre 2022
Comme une impression fugitive. Quand je me penche en moi, ce n'est point l'abîme qui me sourit, mais la luxuriance sauvage de ce que je défriche sans cesse. Ce n'est pas un hasard si, saoulé par le chaos de mes songes, je me tourne à ma fenêtre et m'apaise devant l'écho d'une nature plus forte. Savoir qu'elle nous survivra tous me rassure, et je ferme les yeux dans le soleil frais et tendre du matin. Je m'attèle à démêler la tourbière de mes pensées. Concentrer toutes réflexions si possible pour en arriver à une idée nouvelle, fruit des effluves épurés, d'un labeur qui ne me quitte plus. À l'éthique comme seule voie probable pour une meilleure vie se mélange la tentation de la solitude comme posture du lucide. Mais ce serait trop facile. L'aliénation de soi dans le corps social devient le contrepoids nécessaire à notre égoïsme fondamental. Tout est question d'équilibre. Chaque jour comme une corde raide et nous, funambules inconscients ou en mal de sommets, entre le vent imprévisible et le soleil frais et tendre.
mercredi 14 septembre 2022
vendredi 2 septembre 2022
mercredi 3 août 2022
impromptu
dimanche 15 mai 2022
dimanche 1 mai 2022
vendredi 18 mars 2022
éloge de l'inachevé