ce silence juste avant le cri
obstiné où
je n'entends plus les autres
j'écris des lettres qui font des mots
qui font des phrases
qui font des lettres
que je n'enverrai pas
des ailleurs en deuil sans le savoir
bénis d'ignorance
des absences à honorer
parce que la vie est d'hommage
faut rester simple dans ses murmures
mais je m'épuise
j'ai offert tous mes passés
mais tout est discontinué
- le doute tombe
goutte à goutte
sur les fronts communs
l'indifférence divise
à la hache
disjoints nous sommes
des forêts d'arbres seuls -
je m'épuise sur un moi défait
loin de l'alignement des choses
décentrés des focales de forces denses
les points de fuite nous désertent
les ciels se bercent
puis l'orage avalanche
au loin l'horizon s'étiole en flammes
au loin s'étend la voie droite
que je laisse à qui la veut bien
je choisis la déroute
j'emboite le pas perdu
faut mériter son labyrinthe
jusqu'à ce que la vue d'ensemble révèle l'origine
je peux presque voir les mots tomber
faut rire à la barbe du temps
qui n'est que brouillon
dans mes broussailles d'encre un peu d'intime
quelques quintes de tout
et d'ici le prochain souffle
accumuler des haïkus écrits à la lumière de ta poussière
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