chaque achèvement amène sa petite mort
il faut laisser l'oeuvre perdurer dans le silence
en musique consonante
nager dans les soupirs
et les vagues imprévisibles d'un commun néant
qui passe
latent
quand les intervalles apaisent le chaos
jusqu'à ce que le destin se berce
des va-et-vient sur place
là où les nombres s'épousent
glissent autour du lustre
vers l'irradiant
dans l'éclat total de la beauté
il faut décliner les angles de la lumière
trouver les détails dans la chair du flou
sans foncer jusqu'à l'éther
dans les seconds mouvements
toutes les petites morts évitées
les détours du changement
les sacrifices adaptés
libérer la constance de tout ordre
maîtriser l'agonie
toute la vie en ressort
l'inachevé comme un étirement
de l'esprit déployé en fauves
des lyres de souplesse dans l'émail du corps
donner du temps suspendu
l'on n'achève pas ce que l'on est
l'on ne souffre aucun frein