assurément je vois que mon monde rapetisse
pour de vrai
bientôt je ne verrai plus rien
j'ai pleuré pour la première fois depuis longtemps aujourd'hui
j'ai lavé le film de l'oeil
et ça n'a rien arrangé
mon mal de tête augmente
chaque fois que je tourne la tête
quand je regarde plus près
la mine du crayon faire saigner noir la feuille
l'encre s'embrouille
la lame fend la pulpe
déjà les mots sont fatigués
mes yeux sont épuisés de lumière
épris de trouble
et rampent vers le flou
mille images en manque de mots
un kaléidoscope en noir et blanc
tous les monochromes
d'un présent déjà passé - des blues doubles
l'essence sépia des pages
inutiles qui ne disent rien mais qui existent
s'évapore
et toute sève est desséchée