lundi 13 février 2017

Soir de tempête. Crépuscule de bronze. Lumières d'airain fusant des lampadaires. Les flocons comme des flammèches éphémères dansant dans la nuit. Tout est en fuite dans la possibilité de l'évasion. Il n'y a pas âme qui vive dehors. Toutes se sont effacées le temps d'une soirée. Trois chandelles immobiles dans l'absence de souffle. Sensation de bombe à retardement. Latence de l'effondrement dans le dédale des stèles érigées. Vertèbres de l'ombre. Chercher des forces nouvelles dans le silence de l'ataraxie. Presque tout autour de moi est injecté jusqu'à la surdose de doux souvenirs déchirés.

Le lendemain. Montréal ensevelie sous le poids trompeur de la neige. Je fais le trajet bus-métro dans un état second. Tout ce qui m'entoure m'indiffère complètement, je ne pense qu'à la même... Carrie & Lowell de Sufjan Stevens accompagne le jour. De sa mélancolie découle une beauté pure qui s'épouse parfaitement au froid matinal. Je réfléchis et constate que je ne sais plus parler de. Tout ce que je tais et tout ce que je déchire va m'écarteler. Le parc Angrignon est magnifique mais la marche, éreintante. Le cerveau et le coeur demandent toujours plus d'oxygène. Des écureuils courent sur les branches lourdes de neige. Comme ce hamster infatigable dans ma tête. Fuir et se terrer au plus profond de soi. Je sais que je vais vers quelque chose.

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