mardi 6 décembre 2016

Une autre nuit de sommeil infirme, de rêves amputés. Dans l'insomnie, un souvenir d'il y a quelques jours à peine me revient, mais ce souvenir est tel que j'ai l'impression qu'une année complète vient de passer. De la lenteur du temps qui passe dans la solitude. (L'autre soir, la chaussée mouillée augmentait les bruits de pas de la foule dans ses reflets de lumière foncée, cette atmosphère me rappelait systématiquement Eyes wide shut de Stanley Kubrick, toutes ces scènes où Tom Cruise déambule dans un New York glauque à la recherche de fantasmes qu'il croit avoir mais non. Révéler à chaque pas un peu plus d'inconnu. L'insatisfaction du désir à portée de main crée le désordre, l'amertume, la frustration. Habituel mardi trop long, j'ai eu très hâte, pour une première fois, de rentrer chez moi. La déprime postbrosse passée, il faut rapprivoiser la solitude. Mais le dialogue est incomplet, il manque une partie.) Comme d'habitude, trop d'idées me courent dans la tête, incapacité d'en faire le ménage. Échos de mes pensées qui me répondent. Obsessions et ouroboros des songes s'autodévorant en même temps qu'un appétit anémique où le corps s'autodigère. Le matin, alité, les tempes bouillantes, je peine à me lever. Réveillé, je le suis depuis trop longtemps déjà. Illusion du sommeil bercé par la musique qui joue sans cesse. Rapprivoiser la solitude. Me rappelle à quel point je suis un consommateur d'art. Si je namedroppais tout ce que j'ai regardé, lu et écouté, mon post ferait le double de tout ce que j'ai écris depuis des mois. Recul de 12 ans en arrière lorsque, dans mon Saguenay natal quand je travaillais au Archambault, je clenchais tout ce qui se faisait de nouveau. Je suis de retour en mode tête chercheuse. Lentement mon insatiable curiosité fait peau neuve. En me dirigeant vers le travail, c'est le parc Angrignon qui fait ma journée. Il a neigé toute la nuit. Torpeur des tertres endormis sous le tapis de neige. Les eaux grises de l'étang insufflent toute leur mélancolie à la scène. Florilège éphémère. Les flocons tombent dans l'indifférence et n'estompent pas ma douleur. Serait-ce la crainte des jours à venir? La quarantième de Mozart est tout ce qui compte aujourd'hui... Est-ce que je dois ordonner tout ça? Peaufiner le chaos de la spontanéité? Ce n'est pas de la neige, c'est de la cendre. Le bruit sourd de mes pas résonne, je suis la seule présence dans le parc vide. Prémisse de l'hiver souhaité? Et les pensées s'éparpillent et meurent comme des flocons que le vent dépose sur ma fièvre.

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