lundi 7 novembre 2016

esquisse

(écrire ce qui sort
sur ce que je voudrais qui rentre)

la futilité du puits de lumière
en pleine nuit
point de fuite vers nulle part
le ciel est trop pollué
pour voir les étoiles s'offrir
- atmosphère toxique
formol d'une mort lente
où je respire embaumé d'avance -

fracas de distorsions
on débranche et rebranche
les fils des heures discontinuées
glitchs assassins violentant l'ouïe
les basses grondent et se perdent
dans les murs qui tremblent
dans leurs fondations agglomérées

je regarde à nouveau
dans le puits de lumière inutile
le degré zéro des nuances
du ciel de la nuit tombée
tronquée par le teint du verre sale
usé des exhalaisons humaines
passées et présentes, moments tannés
les fossiles de nos paroles ne sont
que taches sur les murs indifférents
graffitis dans les toilettes décrépites des tristesses
et poussières sur les vitres insoupçonnées
de nos prisons de verre
des doigts gras sur les écrans éphémères
de nos projecteurs atrophiés

(voudrais être cet arbre seul
et reculé qu'on ne coupera pas
tout simplement
parce qu'on ne sait pas qu'il existe
parce qu'on ne le voit pas)

l'automne en mal de braises
n'offre que des cendres
une cape d'encre aux reflets
brun rouge jaune orange
- la superbe rouille des feuilles -
qui protège du vent
et des larmes qu'il enfante

cris du froid sur la matière exsangue
le crin du soir tourne à l'argent
des murs en papiers alu
nous renvoient nos vrais reflets
d'hommes déformés
finesse de l'acrylique
noir de messes lyriques
dans lesquelles se perdent
l'écho des regards furtifs, échangés
dans le tamis de la nuit
que filtrent les humeurs
le soir invite à boire
toutes les vielles lies accumulées

un profil en contrejour
perd ses détails et la
délicatesse des traits
découpe une lumière trop lourde
dessine une étrange harmonie
le long du fil qui vient de rompre


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