vendredi 6 mars 2015

l'escalier

Écrire sur les grandes orgues désaccordées du jour. Fuyant, le soleil dehors ; les rayons lancent leurs dernières poussières. Teintes de rose et de bleu traversant les fenêtres, irisant le turquoise fou des murs. Bière noire, lourde de celles d'hier et d'avant-hier, petit prix sympa du défi relevé, amertume calme. C'est un torrent de Français qui entrent peu à peu et remplissent les marches de l'escalier. Tout est tout croche ici, dans ce repère d'asymétriques. Le joyeux cinglé du mois passé n'est pas là. Je me souviens de sa voix fluette et incomparable. Merveilleux niais désemparé pris dans le monde et pourtant si libre. Un autre ostie de poète. Les poètes sont les croisés de l'inutile, marchant au nom d'une foi sans dieu où surgisse parfois la beauté dans toutes ses aurores. Bières donc bues avec l'ami. Paroles et bons moments échangés avec lui. Inspirations, aléas, désirs et voyages à venir. Nos carnets sur la table sont déjà remplis. De nos écritures noires passées et de nos écritures blanches futures. Conclusions faites : écrire, écrire et continuer d'écrire. Sans arrêt, sans censure, seulement avec du sang sur ces mots où j'y vois plus de vie que dans l'immobilité ambiante, dans notre société stagnante, saignante de cynisme ambiant. Varlopées sont nos verves. Écrire donc pour déchaîner les fureurs. Ce soir, en entrant dans la nuit, j'écouterai le monde et ses bruits. Il faut réveiller le temps qui dort, écrire de la poésie et, pardonnez au vulgaire, écrire pour faire un pied de nez à la marde.

1 commentaire: