lundi 30 mars 2015

courant de conscience

Et si Dieu était androgyne? L'être humain a été créé à son image homme et femme issus de la même chair il devrait donc avoir deux sexes et être androgyne comme ces portraits de de Vinci où sont immortalisés ces anges asexués ces parfaites ambiguïtés l'essai de Kott est brutal dans ce lundi matin enneigé d'hiver tenace n'ayant pas dit son dernier mot une sensation de fatigue et peut-être même d'épuisement me travaille depuis quelques jours et j'ai l'impression de revivre ce que j'ai vécu l'automne dernier à savoir cet espèce de troplein la limite ce sentiment d'alerte ce qui-vive aux abords de la goutte et du vase ou de la lave et du volcan quand celle de trop arrivera que se passera-t-il peut-être est-ce la fonte de l'hiver en moi qui amènera ce débordement cette noyade à prévoir je devrais ponctuer (punk tuer?) mon texte mettre des virgules pour réfréner un temps soit peu ici une virgule changerait tout le sens ce fond de flocots ce flot de flocons qui montent les virgules sont à la fois les mouches du texte et ses spasmes Dostoïevski et ses épileptiques virgules ses hésitations ses (m)oralités il en mettait pour rappeler aux lecteurs que ses personnages plus vivants que bien des humains respirent peut-être ne respire-je prononciation impossible pas ce matin noyé dans ma tempête de démences grotesques dans ma myriade de cristaux kaléidoscopiques aux rebords du vase de mon être de mon printemps tissu de jour drapé de flancs de montagnes descendus jusque dans nos rues m'avaler lave de neige lourde en ; silence et bourdonnements dans l'ambiance alourdie les bruits ne sont que manipulations actions et manifestations qui se perdent rapidement une fois l'instantanéité éteinte je jalouse ces trente-cinq cerveaux devant moi qui ne pourraient même pas contenir ce qui menace d'imploser dans le mien je jalouse leur insouciance j'échangerais volontiers ma place avec l'un d'eux le temps d'une baise adolescente un distillat fulgurant déferlement de souvenirs montage à la milliseconde mémoire stroboscopée tout n'existe plus souvenirs fossilisés dans les lits de rivières en sueurs je sais que je peux détruire ce qui nuit et jour à la création pour qu'apparaissent avant le retour du sacré phallocrate effrayant et tyrannique des beautés baroques de nouveaux bestiaires d'animalités hybrides et de nouveaux dieux de mythes et légendes où les êtres vivent et meurent en paix.

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