samedi 27 octobre 2012

passage obligé

Cette écriture est une écluse oubliée aux abords d'une ville épave, d'une ville à la déficience lente et décomposée. En amont s'amoncellent les os immobiles isolés, les miroirs pendus où sont venus s'y perdre et pleurer quelques déprimés à l'envers, quelques renversés de l'ârme. Tout est reflou déformé dans ce courant enchaîné, dans cette marée inerte. Silence s'amassent les restes d'écumes rocheuses, la salive prise aux commissures de l'embouchure crispée de cette ville qui ne va et mène nulle part. Et en aval se perdent les poèmes à vapeur, les poèmes qui disparaissent dans l'écartèlement du désordre. L'orgueil démesuré de l'homme est mûr pour un sérieux coup de honte.

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